Archives de catégorie : Articles

Saint Geneviève ou le courage d’une femme

Geneviève et la peur d’Attila

Paris, 451 après Jésus-Christ

Le vent d’est apportait des nouvelles sombres.
De ville en ville, les rumeurs couraient plus vite que les chevaux : Attila, le fléau de Dieu, venait de franchir le Rhin. Metz était en cendres, Reims ravagée, Troyes tremblait.
Et maintenant, disait-on, les Huns marchaient sur Paris.

Dans la petite cité encore entourée de murailles romaines, la panique s’installait.
Les familles rassemblaient leurs biens, les bateaux sur la Seine se chargeaient de coffres et de bétail. On parlait de fuir vers Orléans ou vers la Loire, plus au sud, là où, peut-être, on serait à l’abri.

Mais au milieu de cette tourmente, une femme se dressa.
Une femme frêle, au visage calme, que tout le monde connaissait déjà pour sa foi et sa charité, Geneviève.

La nuit du doute

Ce soir-là, les cloches sonnaient comme pour un enterrement.
Les hommes s’étaient réunis sur la place, et la peur parlait à leur place.
« Les Huns brûlent tout sur leur passage, disait l’un. Nous n’avons ni armée ni rempart assez fort. Fuyons avant qu’il ne soit trop tard ! »
Les voix s’élevaient, désespérées.

Alors Geneviève se leva.
Sa voix, douce mais ferme, couvrit bientôt le tumulte.

« Frères, pourquoi trembler ainsi ?
Croyez-vous que la fuite sauvera vos âmes ?
Si Dieu veut que cette ville soit détruite, nul ne l’empêchera ;
mais s’il veut la protéger, qui osera la livrer à l’ennemi ? »

Les hommes se turent.
Quelques-uns murmurèrent qu’elle était folle, qu’une femme ne pouvait rien contre Attila.
Mais Geneviève ne fléchit pas.
Elle rassembla les femmes, les enfants, les vieillards, tous ceux que la peur avait paralysés et les conduisit dans l’église de Saint Étienne.
Là, elle pria, longuement, jusqu’à ce que les voix de la foule s’accordent à la sienne.

Le courage de la foi

Pendant des jours, Paris resta suspendue entre la peur et l’espérance.
Les rumeurs se succédaient : « Attila approche ! », puis « il a pris Orléans ! », puis encore « il se détourne ! ».
Et chaque fois, Geneviève exhortait les habitants à tenir bon.
Elle leur faisait porter du pain, soigner les malades, prier sans relâche.

Une chronique raconte qu’elle déclara alors :

« Que les hommes fuient s’ils veulent !
Nous, les femmes, resterons ici, à genoux, jusqu’à ce que Dieu nous délivre. »

Et lorsque la poussière des cavaliers huns s’éleva au loin,
lorsque les messagers rapportèrent qu’Attila avait pris la route d’Orléans, une immense clameur monta dans la ville : Paris était sauvée.

L’aube sur la Seine

Le matin suivant, la lumière glissait sur la Seine paisible.
Les portes de la cité s’ouvrirent, les habitants sortirent sur les quais, étonnés d’être encore en vie.
Et au milieu d’eux, Geneviève priait en silence.
Elle ne revendiquait rien, ne se glorifiait pas :
Elle remerciait simplement Dieu d’avoir épargné sa ville.

On dit que depuis ce jour, les Parisiens virent en elle leur protectrice.
Et dans les siècles qui suivirent, chaque fois que Paris trembla sous les Vikings, les Anglais, les Prussiens, le nom de Geneviève revint comme une lumière dans la nuit.

Épilogue

On peut discuter les faits, dire qu’Attila n’est jamais venu jusqu’à Paris.
Mais qu’importe.
Dans l’esprit des habitants, une vérité demeura :
Le courage peut être plus fort que la peur,
et la foi qu’elle soit en Dieu, en la vie, ou en l’avenir peut détourner les pires menaces.

C’est ainsi qu’une simple femme, sans arme ni couronne, devint
la gardienne éternelle de Paris.

Et la Gendarmerie ?

Alors pourquoi Saint Geneviève est-elle devenue la patronne de la Gendarmerie nationale ?

Geneviève est une femme de courage, de foi et de service.

Elle a :
Protégé sa cité en temps de guerre,
Soutenu les plus faibles (nourriture, secours, prière),
Résisté à la panique et incarné le calme, la foi et la protection du peuple.

Ces trois valeurs, protection, service, dévouement sont précisément celles que revendique la Gendarmerie.

Or, les gendarmes, depuis l’Ancien Régime sont les gardes du roi, puis les gardiens de la sécurité publique.
Leur mission n’est pas de conquérir, mais de protéger, prévenir, rassurer.

Ainsi, la figure de Geneviève, femme de paix en temps de guerre, protectrice du peuple sans arme ni haine s’accorde parfaitement avec l’esprit du gendarme :

“Servir et protéger, avec courage et dévouement.”

Sous la Ve République, la Gendarmerie nationale cherchait une figure spirituelle tutélaire, un saint patron qui incarnerait ses valeurs :

Le courage,
Le sens du devoir,
Le sacrifice au service des autres,
Et la protection des citoyens.

Après réflexion, le choix de Sainte Geneviève s’imposa.
Elle fut proclamée sainte patronne de la Gendarmerie nationale par un décret du pape Jean XXIII, en 1962, à la demande de l’aumônerie militaire catholique et du ministère de la Défense.

Ainsi depuis 1962 :

Chaque 26 novembre, la Gendarmerie célèbre la Sainte Geneviève comme fête de son patron.
Des messes, cérémonies et remises de décorations ont lieu dans les brigades et les écoles de gendarmerie.
Une prière du gendarme à Sainte Geneviève est récitée, demandant protection et courage dans le service.

Voici un extrait souvent lu ce jour-là :

« Sainte Geneviève, toi qui as su affermir les cœurs dans la tourmente, veille sur les gendarmes de France.
Donne leur le courage dans le danger, la droiture dans le service, et la compassion dans l’exercice de leur mission. »

Nous ne saurions terminer sans dire que la Chorale de Saint Just Saint Rambert, sa Présidente Corine Château et son Chef de chœur Jean Pierre Grolet ont été particulièrement honorés d’être invités à animer la célébration eucharistique du mercredi 26 novembre prochain en l’église de Saint Just.

Una sera in Corbara (Un soir à Corbara)

Un soir à Corbara (Una sera in Corbara) (Haute Corse)

« Y arriverions-nous ? » C’est amusant, c’est du français mais cela sonne comme du corse !

Et oui, la question se posait.

Voilà déjà deux fois que nos deux cars manœuvraient en marche arrière pour passer épingle à cheveux après épingle à cheveux et l’inquiétude commençait à se lire sur certains visages !

Et oui la Haute Corse, cela se mérite mais la récompense est à la hauteur de l’effort consenti.

Corbara, entre mer et ciel, la Méditerranée en bas au loin et derrière, encore plus loin, les reliefs impressionnants des montagnes corses au sein desquelles on imagine le GR20 serpenter.

Bref, nous étions arrivés sains et saufs, ragaillardis par l’accueil qui nous fut fait par l’ensemble A Manna en la personne de son président Pierre-Paul Cruciani et de son chef de chœur Cecce Pesce.

La soirée s’annonçait belle, chaleureuse et prometteuse d’émotions partagées, et cela fut le cas.

C’est l’occasion ici de remercier une de nos choristes, Simone Louisgrand d’avoir donné le nom de la formation A Manna à notre présidente Corine Château et à notre chef de chœur Jean Pierre Grolet, et cela sur l’indication de deux de ses cousines habitant un village voisin.

Merci également à Corine pour l’organisation parfaite de ce voyage, à Jean Pierre pour l’esprit insufflé dans notre répertoire, et à A Manna pour la qualité de sa prestation.

En attendant de vous laisser savourer cette soirée il me faut aussi remercier Dominique Tavernier pour avoir supervisé la prise de son, Bernard et les deux Martine pour avoir fait en sorte que nous ne manquions ni de vin ni de chips, et enfin Google Traduction pour les transcriptions réciproques entre corse et français.

Installez-vous confortablement, fermez les yeux et écoutez.
(Pusatevi comodamente, chjude l’ochji è ascoltate.)

Bien sûr, cette soirée fut suivie d’un TrinTrinTrin (tradition à laquelle nous ne saurions déroger), offert par la Chorale devant la Collégiale, invitation qui nous fut rendue le lendemain par A Manna, mais cela fera l’objet d’un prochain article, et alors vous comprendrez tout.

Vendredi 30 mai 2025 en la Collégiale  de Corbara

Liste des chants interprétés par A Manna

Hosanna

Chanson écrite par Bruno Susini qui exprime la détresse de notre monde d’aujourd’hui Vedi undù i so li nostri tempi… Duri so li nostri Tempi… senti cum’eo pregu... Prix du Jury et du prix du public au concours de l’Eurovision des langues minoritaires qui s’est déroulé en Suède en 2008.

A lingua di i mei (La langue de mon peuple)

Très belle chanson de Dédé Nobili, poète Balanin, musique de Jean Quiriconi sur notre langue maternelle pleine d’amour familial, de poésie, d’émotion contenue ancu s’elli so ziiti o s’elli stanu bassi (même s’ils sont tus ou chuchotés) qui, même minoritaire, est pleine et entière de notre identité.

Ti vecu a mo bandera (Je te vois, mon drapeau)

Un chant de Voce Ventu à la gloire de notre étendard présent dans tous les instants et lieux de vie de notre peuple, adopté  le 18 novembre 1755 à la Consulta generale di Corti comme emblème de la Corse lors du vote de la Constitution corse, adoptée par des représentants corses sous Pasquale Paoli, Babbu di a patria

Un tango …
Viaghji (Voyages)

Chanté par Canta u populu corsu , une très belle évocation de la vie des Corses d’hier et d’aujourd’hui faite de partances douloureuses et de retours plein d’allégresse

Da u spera (De l’espoir)

Magnifique chant russe, tiré du film « Octobre rouge« , traduit par d’André Faz, Un plein d’espoir pour l’humanité

Core timpesta (Cœur de tempête)

Chanson du groupe EPO, une invitation débridée à l’amour, la joie et aux voyages…

Dio vi salvi Regina (Que Dieu te garde Regina)

Notre hymne !

Il s’agit d’un chant religieux dédié à la Vierge Marie créé en Italie par Saint François de Geronimo vers 1675, inspiré du Salve Regina médiéval encore chanté de nos jours, entre autres, dans les monastères.
Le Dio vi salvi Regina était l’hymne national de la République corse, ainsi que du premier et second royaume de Corse, adopté lors de la consulte de Corte en 1735. Bien que n’étant pas en langue corse, ce cantique en italien reste l’« hymne corse » à l’ère contemporaine.

Il est traditionnellement chanté lors de nombreuses cérémonies religieuses, publiques ou familiales en Corse.

Liste des chants interprétés par la Chorale de Saint Just Saint Rambert

S’nami Bog (Dieu est avec nous)

Chant liturgique orthodoxe russe de la fin du XIXème siècle.

Celle que tu crois (Quellu chì pensate)

I Muvrini, paroles et musique de Jean-François Bernardini.

Écoutons la Corse nous parler d’elle-même :

« Au soleil d’un mystère je déroule mes voiles et je brave les temps
et je suis ce décor et je suis ce repère que caressent les vents
et j’écoute les dires et j’adresse un sourire à ces mots que j’entends
à celui qui m’achète, à celui qui me vend. »

Amerindianu (Amérindien)

Chanson du groupe Diana di l’alba  dans l’album « da musicà la vita ».

Muntagne luminose è stese pulverose
U sole per cumpagnu, avanzemu
Sò fieri i mo guerrieri, arditi i mo archeri
Mancu ùn si sente un lagnu, cavalchemu

Soutrinka

Une langue imaginaire qui ne parle qu’au cœur sans passer par l’intellect.

Soutrinka No véno tcha tou kania
Kiéshta si festo coménia
Soutrinka Ni vonia soul ni tshiota
Kiéshta si festo moustinia
Tristou qual Mira tinia tcha,
Tristou qual Donia véspechta !
Vonia shtôpinia Soutarni
Vonia sourti tcha novia.

Ondeci anni (Onze ans)

En cette belle soirée d’été 2013, Jean-François Bernardini, le charismatique chanteur d’I Muvrini, entonne un refrain :

« Ondeci anni » (« Onze ans ») est le titre d’une chanson hommage à cette gosse, entrée un soir de novembre 2011 dans un monde qui n’est pas le sien. Celui de la violence qui mine l’île de Beauté.

Carla-Serena est en vie, mais c’est un vrai miracle. Comme elle, sa mère, Angèle, a été la cible des tueurs. Des larmes coulent sur les joues d’Angèle.

Elle pleure sur cette Corse qui perd la tête et n’hésite plus désormais à tirer sur les femmes et les enfants. Au nom de la vendetta. Au nom de la vengeance.

Mizerna cicha (Misérable et silencieuse (l’étable de la Nativité))

est un chant de Noël traditionnel polonais écrit par Teofil Lenartowicz en 1849.

La mélodie originale a été composée par Jakub Wrzeciono au XIXe siècle, mais la version la plus connue aujourd’hui a été composée par Jan Gall vers 1900

Vierge Marie (Vergine Maria)

in Méditerranée, opérette en 2 actes et 20 tableaux, d’après un livret de Raymond Vincy et la musique de Francis Lopez, représentée pour la première fois au théâtre du Châtelet de Paris, le , avec Tino Rossi.

Will the circle be unbroken ? (U circulu serà senza interruzzione ?)

« Will the Circle Be Unbroken ? » est un hymne chrétien populaire écrit en 1907 par Ada R. Habershon sur une musique de Charles H. Gabriel . Souvent enregistré sans attribution, il est tombé dans le domaine public en raison de son ancienneté

Une version remaniée de la chanson, destinée à servir d’hymne funéraire, fut écrite par AP Carter et publiée en 1935 par la famille Carter . Intitulée « Can the Circle be Unbroken », cette version reprend la même musique et la même structure de couplets, mais avec des paroles différentes et un refrain modifié.

Alors pour un hymne funéraire ce n’est pas si triste !

A te Corsica
Chanson d’I Muvrini de 1991, de Petru Guelfucci sur une musique de Christophe Mac-Daniel
 
Ghjè per à pena dì campàCh’elli si mettenu in penseriCh’elli si mettenu à marchjàMezu à le brame è l’addisperi
 
Et pour finir, et dans le respect de la tradition, l’hymne corse, le Dio vi salvi Regina dans toute sa puissance et splendeur, les deux chœurs rassemblés et l’assemblée debout, sous la direction de Cecce Pesce.
 
 
 

Bonne année 2025

Bonjour à tous,

J’espère que vous avez passé de bonnes fêtes de fin d’année.

Je vous souhaite une belle et heureuse année 2025.

Une bonne santé bien sûr, à vous et à votre famille, mais également des vœux simples de joie et d’espoir : sourire à la vie, la prendre comme elle vient, profiter des choses simples, et tout ira bien.

En 2024 nous avons vécu des moments privilégiés : des concerts inoubliables, des répétitions à pleines voix et des trins trins trins pleins d’entrain. 

Alors en 2025, prenons à nouveau le temps de partager ensemble de tels moments.

Corine Château
Présidente de la Chorale de Saint Just Saint Rambert

Le calendrier de l’Avent 2024

NB : Si certaines pistes restent grisées, actualisez la page autant de fois que nécessaire jusqu’à obtenir l’accessibilité de toutes les pistes.

Vous connaissez le principe, une nouvelle case à ouvrir chaque jour … jusqu’au 24 !

1

Adoremus (Louis Grolet)

2

Tchunga Ya ! – Dogora (Etienne Perruchon)

3

Viniashto mi – Dogora (Etienne Perruchon)

4

Soutrinka – Dogora (Etienne Perruchon)

5

Gloria – Les 4 saisons (Antonio Vivaldi)


6

Mizerna Cicha (Ryszard Rynkowsk)


Bonjour à toutes et tous,

Nous en sommes au septième jour et cela me rappelle, qu’au 13ème siècle, la semaine qui compte sept jours, s’écrivait sepmaine, pour preuve cet extrait du Roman de la Rose (Guillaume de Lorris, vers 1200-1238) :

« Avariciens sont en paine
Et ne dorment jour de sepmaine »

NB : Le mot sepmaine venait du latin « septimana » qui signifie « Groupe de sept matins ».

Bref, on en est à la septième case de notre Calendrier de l’Avent.
Attention, sortez vos mouchoirs, c’est un instant magique !

7

Agur Maria (Chant sacré basque)


Bonjour à toutes et tous en ce matin de la Fête des lumières.

N’oubliez pas, ce soir, d’allumer vos petites bougies dont les flammes fragiles sous les bourrasques hivernales, tiennent cependant bon, pour nous rappeler qu’à la nuit succède le jour et que la désespérance n’est qu’un état transitoire destiné à s’effacer devant le renouveau.

Alors pour revenir à notre Calendrier de l’Avent, la case d’aujourd’hui nous emmène à nouveau dans le Sud-Ouest.

La langue basque … Mystère …

On peut lire en glanant sur le Net : « La langue basque existait donc bien avant l’intrusion des Indo-européens, même si nous ignorons à quoi elle ressemblait alors. Les données génétiques montrent également que, pendant la dernière glaciation (entre 13000 et 20000 ans), la région basque a été utilisée comme refuge par les populations européennes. »

8

Hegoak (Joxean Artze – Mikel Laboa) – Ode basque à la liberté


L’angoisse d’Emmanuelle était bien légitime.

Pensez, Jean-Yves, lâché seul dans Paris, vous imaginez, Pigalle, les Champs Élysées, enfin Paris, la ville lumière avec tous ses charmes et attraits multiples …

Et bien non, les inquiétudes d’Emmanuelle étaient infondées car en fait Jean-Yves partait pour la capitale, invité qu’il était, à participer aux cérémonies de la réouverture de la cathédrale Notre Dame de Paris.

Ceux qui, comme nous, ont assisté, en direct à la télévision, à ces moments émouvants et historiques, ont dû l’apercevoir au milieu des choristes.

Heureusement qu’Emmanuelle lui avait remis le pack complet des partitions de la Chorale !

Depuis, j’ai cru entendre, que Jean-Yves avait décidé de demander le diaconat afin de pouvoir rester servir dans cet édifice sublime et majestueux qui, n’en doutons pas, va attirer encore plus de visiteurs du monde entier, depuis sa magistrale restauration par nos Compagnons du devoir.

Merci à eux.

En attendant, et pour notre plus grand plaisir, la case 9 de notre calendrier de l’Avent nous conserve le souvenir ému de la prestation de Jean-Yves et Emmanuelle.

9

Puisque vous partez en voyage (Jean Nohain – Mireille -1935)


Aujourd’hui, pour se détourner de la grisaille hivernale, nous partons pour le Brésil …
Voilà ce que l’on peut trouver sur Internet au sujet de l’auteur :

« Belle voix, beau minois à faire se pâmer les jeunes cariocas peu farouches, et beau talent de compositeur, Chico Buarque fut le plus émérite et le plus précoce représentant des artistes de la nouvelle musique populaire brésilienne (brassage de bossa-nova, samba, jazz, rock, et de chansons engagées contre la dictature militaire). »

« Né à Rio de Janeiro le 19 janvier 1944, Francisco Buarque de Hollanda grandit à Sao Paulo et en Italie : son père, l’un des plus importants historiens et écrivains du Brésil moderne, tient table ouverte, accueillant chaque soir des amis intellectuels progressistes qui concourent au développement du jeune Chico. »

« En 1966, alors âgé de 21 ans, il connaît son premier authentique triomphe, grâce à « A Banda », chanson lauréate du concours de la télévision TV Record. Le style journalistique de la rengaine (contant le passage d’une fanfare dans un village, à peine tiré de sa léthargie par le défilé éphémère des musiciens) emporte au moins autant l’adhésion du public, que les yeux verts et les mimiques enjôleuses de l’interprète. Ce dernier devient instantanément le gendre idéal dans le cœur des mères brésiliennes, et l’un des compositeurs les plus en vue du moment. »

Envolons nous donc pour Rio de Janeiro, ses plages paradisiaques, son Christ Rédempteur, son carnaval et ses musiques, porte d’embarquement n° 10.

Bon vol.

10

A banda (Francisco Buarque de Hollanda -1966)


S’il vous fallait saisir ce qu’est un égrégore, ce qui s’est passé le 23 août 1989 serait une bonne illustration.

Ce jour là, de Tallin en Estonie à Vilnius en Lithuanie, en passant par Riga en Lettonie, une chaîne humaine de deux millions de personnes s’étirant sur six cents kilomètres s’est spontanément constituée pour psalmodier jusqu’à l’épuisement un chant dont la mélodie invite au sacré bien que les paroles originales soient plutôt du domaine du profane.

L’intention était là, puissante dans tous ces cœurs tournés comme des aimants vers un même pôle, leur libération du joug soviétique.

La fin fut heureuse, les pays baltes obtenant leur affranchissement en 1991 avec la dislocation et la disparition de l’URSS.

Craignons que Vladimir ne reprenne ce que Mikhaïl a concédé.

En attendant, la porte 11 vous transportera au milieu de ces foules immenses, qui depuis reprennent avec une émotion intense ce chant de libération.

11

Put Vejini (La Révolution chantante – 1989)


Ce fut une surprise …

Je ne connaissais ni le titre, ni la mélodie, ni le texte mais, à l’écoute, je me suis douté qu’il s’agissait de quelque chose de grave et d’oppressant que le soliste restituait dans toute sa profondeur et son intensité.

En effet quelques recherches sur le Net m’ont permis d’appréhender le contexte et l’origine.

« 27 septembre 2013
Seize tués depuis le début de l’année.
Aujourd’hui, la Corse c’est le Far West : on tue pour ­récupérer des marchés. Une guerre qui fait régner une terreur moyenâ­geuse. ­Manunta et Nivaggioni ont été assassinés en ­raison de désaccords financiers. Match vous raconte ­l’histoire de ces deux associés de la SMS ­(Société méditerranéenne de sécurité).

En cette belle soirée d’été 2013, Jean-François Bernardini, le charismatique chanteur d’I Muvrini, entonne un refrain : « Ondeci anni » (« Onze ans ») est le titre d’une chanson hommage à cette gosse, entrée un soir de novembre 2011 dans un monde qui n’est pas le sien.
Celui de la violence qui mine l’île de Beauté. Carla-Serena est en vie, mais c’est un vrai miracle. Comme elle, sa mère, Angèle, a été la cible des tueurs. Des larmes coulent sur les joues d’Angèle.
Elle pleure sur cette Corse qui perd la tête et n’hésite plus désormais à tirer sur les femmes et les enfants. Au nom de la vendetta. Au nom de la vengeance.

Ce terrible soir de novembre, son mari, Yves Manunta, a lui aussi miraculeusement réchappé à la mort, aux balles d’AK 47, de pistolet automatique et aux chevrotines qui se sont abattues comme la grêle sur sa Peugeot 308 grise. Il est 18 h 40. Yves parvient à s’échapper en sautant d’un mur haut de 6 mètres.
Angèle est debout près de la voiture, elle serre sa fille dans ses bras. Les détonations trouent la nuit ajaccienne.
Angèle pense qu’elle va mourir. Elle a 50 ans. Elle s’en sortira, mais avec de graves blessures : une balle dans la cuisse, une autre dans l’aine, la fesse, le bras.
Aujourd’hui, c’est une femme handicapée qui souffre le martyre. Carla-Serena est atteinte à l’avant-bras, un trou énorme : les chirurgiens vont faire des miracles. Une autre balle a frôlé le cuir chevelu. »

12

Ondeci anni (I Muvrini – 2013)


Un vendredi 13, cela était redouté naguère, maintenant, paraît-il, cela porte chance ! La Française des jeux sait en tirer parti.

Pour ce treizième morceau, une surprise et un cadeau à notre chef de la part de ses choristes, avec Cécile comme soliste et Frédéric à la baguette.

« Here’s to you est une chanson de Joan Baez et Ennio Morricone, parue en 1971 dans la bande originale du film Sacco et Vanzetti (Sacco e Vanzetti) de Giuliano Montaldo.

Cette chanson est un hommage aux deux anarchistes d’origine italienne Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti qui furent victimes d’un scandale judiciaire survenu dans les années 1920 aux États-Unis et connu sous le nom d’affaire Sacco et Vanzetti. »

Laissez vous prendre et surprendre par le contenu de la case 13.

13

Here’s to you, Nicola and Bart (Joan Baez -1971)


Après les trois pièces précédentes qui, peu ou prou, appelaient plutôt au recueillement et au questionnement, il fallait bien l’énergie de « Monsieur 100 000 volts » pour explorer un autre versant de l’âme humaine, la passion dévorante face à l’aspiration divine.

On doit les paroles de « Charlie t’iras pas au paradis » au plus grand parolier français, Pierre Delanoë, la musique ayant été composée par Gilbert Bécaud et Jean-Claude Petit.

D’ailleurs, pourquoi « Monsieur 100 000 volts » ?

« Le 2 février 1953, Bécaud enregistre ses deux premiers titres,
Mes mains, signé Delanoë, et Les Croix, signé Amade. Son fils Gilbert naît exactement le même jour.

À ce moment-là, ce qui va devenir la salle de spectacle la plus célèbre de Paris, l’Olympia, est sur le point de rouvrir après vingt-cinq ans d’abandon.

Le propriétaire, Bruno Coquatrix, pense à Bécaud pour la toute première affiche en février 1954.
Bécaud n’est alors que vedette américaine.
Mais lorsque, le 17 février 1955, il remonte sur la scène de l’Olympia, en vedette cette fois, le triomphe est au rendez-vous.

À cette occasion a lieu la célèbre séance en matinée au cours de laquelle quatre mille jeunes, emportés par l’incroyable énergie de Gilbert Bécaud, détériorent une partie de la salle11.

La presse relate largement les faits et Bécaud bénéficie de surnoms tels que « Monsieur Dynamite », « Le champignon atomique » ou le plus célèbre d’entre eux, « Monsieur 100 000 volts »12.

Cet incident marque le véritable départ de la carrière de Bécaud et surtout son attachement à l’Olympia, dont il reste l’emblème.

Le nombre de ses passages dans cette salle, plus de trente fois de 1954 à 1999, est un record. »

Alors, n’ouvrez que tout doucement la case 14 de notre calendrier de l’Avent 2024, car l’énergie qui va s’en dégager risque de vous décoiffer et d’emporter les murs de votre logis !

14

Charlie, t’iras pas au Paradis (Gilbert Bécaud – 1972)


Plongé dans un sérieux dilemme, je ne savais que faire …

Soit suspendre, mais cela revenait à l’arrêter, le dévoilement quotidien de notre calendrier de l’Avent, soit continuer sans que le cœur y soit.

Mais au fait, me suis-je dit, quel est le prochain morceau à révéler ?

Après avoir bien lu le titre du chant accolé au numéro quinze, j’ai compris que je tenais ma réponse et cela sans ambiguïté.

Donc c’est avec le cœur lourd mais en sachant que Patrick appréciera que je vous demande d’ouvrir avec respect, et en pensant à lui, la case numéro quinze.

15

Hallelujah (Léonard Cohen – 1984)


À l’Hallelujah d’hier portant au recueillement, succède ce matin un Salve Regina explosif, chacun illustrant, à sa manière, les flux et reflux incessants des courants opposés mais salvateurs, traversant l’âme humaine.

« Sister Act ou Rock’n nonne au Québec (Sister Act) est un film américain d’Emile Ardolino, sorti en 1992.

Sister Act a été l’une des comédies ayant le plus de succès financiers au début des années 1990, générant 231 millions de dollars dans le monde1.

Étant devenu culte, une suite Sister Act, acte 2 est sortie en 1993. En 2006, une comédie musicale du même nom, Sister Act, est également un triomphe à Broadway, tout en récoltant cinq nominations aux Tony Awards. »

L’histoire …

« Dans un cabaret de Reno appelé Le Clair de Lune, la chanteuse Dolorès Van Cartier se produit avec ses deux choristes. Vêtue de strass et de paillettes, Dolorès est la maîtresse du gérant du cabaret, Vince LaRocca. Elle chante tous les soirs devant des joueurs de casino pour lesquels elle n’est qu’un fond sonore.

Un soir, par hasard, alors qu’elle n’est pas censée se trouver sur les lieux, elle assiste à la mise à mort d’un homme que son amant fait tuer à bout portant. Ce dernier souhaite lui imposer le silence en la menaçant ouvertement si elle ose faire part de sa découverte à la police. Lucide, choquée et craignant pour sa vie, elle va pourtant voir les autorités et elle découvre que Vince est déjà connu de leurs services pour des faits de crime organisé, de vol et d’extorsion de fonds. Le lieutenant Eddie Souther a besoin qu’elle puisse témoigner dans le prochain procès à venir, et pour la protéger des hommes de mains de Vince qui veulent la réduire au silence, il doit donc lui faire endosser une fausse identité.

Il va la cacher dans un couvent de San Francisco, vêtue en religieuse catholique sous le patronyme de Marie-Clarence. Il n’y a que la Mère supérieure et l’évêque à être au courant de son identité réelle. Toutes les autres sœurs sont convaincues qu’elle a formulé ses vœux. Dolorès va avoir de nombreuses difficultés relationnelles avec la Mère supérieure qui n’a pas eu d’autre choix que de devoir accepter la présence de la fugitive, sur ordre de l’évêque, en échange d’une récompense faite par la police. En effet, la religieuse a conscience des mœurs passées de Dolorès qu’elle considère comme des dépravations à l’opposé des règles et des coutumes strictes du couvent qu’elle dirige, et elle craint que ses actions excentriques puissent atteindre les autres religieuses et modifier radicalement leur mode de vie sans retour en arrière possible.

Puisque la Mère supérieure n’a pas grande confiance en Dolorès mais a tout de même conscience de l’utilité de l’occuper, elle n’assigne Dolorès qu’à une seule et unique tâche, s’occuper de la chorale. Cette dernière n’est guère coordonnée, les voix sont discordantes, les chants ne sont pas du tout agréables à l’oreille. Dolorès va alors donner un nouvel élan à ses compagnes, au fil du temps, en leur apprenant le gospel. L’établissement religieux invitera notamment les sœurs à une ré-orchestration musicale de leurs chants et finira sur un concert de gospel devant le pape Jean-Paul II. »

Ouvrez sans crainte la case numéro 16, il n’en ressortira qu’une manière nouvelle de louer la Vierge Marie, « Salve Regina » !

16

Hail Holly Queen (Sister Act – Emile Ardolino – 1992)


« En 1970, alors que Robert Charlebois traverse une période difficile sur le plan professionnel, Mouffe, sa conjointe à l’époque, décide de raconter la situation du chanteur vue de l’intérieur. Un soir, elle dépose nonchalamment son texte sur le piano de Charlebois, et au matin, il lui joue la musique de ce qui deviendra l’une des grandes chansons québécoises. Le rapport à la célébrité qui y est dépeint s’inspire aussi de Charles Aznavour, de qui le couple était très proche. « On le considérait comme un oncle, il prenait soin de nous », explique-t-elle.

« Je me suis mise à réfléchir à la différence des carrières, à la façon qu’ils avaient de faire leur métier. […] Je suis rentrée chez moi, ça me trottait dans la tête, j’ai écrit quelques mots tout en comparant [la situation d’Aznavour] avec l’état d’esprit de Robert.  »

— Une citation de Mouffe, autrice, scénariste et metteuse en scène

C’est une chanson sur les affres du monde du spectacle, mais c’est aussi une chanson qui nous ressemble. Pour une rare fois, le public accède à la réalité crue de l’artiste, sans tambour ni trompette. « Les gens nous arrêtaient dans la rue pour nous dire : “Si vous saviez comme ça nous fait du bien de voir que, vous aussi, des fois, vous êtes tristes.” », se rappelle l’autrice.

À deux moments au cours de l’entrevue, Mouffe utilise le qualificatif « grandiloquent » pour aborder la trajectoire d’Ordinaire. « Pour moi, c’était un secret, c’était intime, et tout à coup [les mots] étaient projetés de façon grandiose », exprime-t-elle, tout en soulignant que ce texte est sorti en un jet.

La chanson a été reprise par de nombreux interprètes, dont Julien Clerc, Éric Lapointe, Daniel Boucher, Jean-Pierre Ferland et Céline Dion, pour laquelle Mouffe a adapté quelques paroles. » in Radio Canada (13 otobre 2019)

Ouvrez sans tarder la case 17 de notre calendrier de l’Avent, émotion garantie.

17

Ordinaire (Robert Charlebois – 1970)


Scarborough Fair est une ballade traditionnelle anglaise, très populaire aux XVIIIe et XIXe siècles, peut-être inspirée de ballades écossaises médiévales.

La chanson est particulièrement connue aujourd’hui par l’arrangement qu’en ont fait Simon & Garfunkel sur leur album Parsley, Sage, Rosemary and Thyme (1966), d’après la version de Martin Carthy.

La chanson est un dialogue. Un jeune homme demande à l’auditeur d’être son messager auprès de son ancienne amoureuse et de lui demander de réaliser une série de tâches impossibles, telles que confectionner une chemise sans couture, la laver dans un puits asséché… ajoutant que si elle réussit ces tâches, il la reprendra auprès de lui. La chanson est souvent chantée en duo, avec la réponse moqueuse de la femme, qui exige que l’homme réalise lui aussi au préalable une série de tâches impossibles : s’il le fait, elle lui fera alors sa chemise sans coutures.

La version titrée « Scarborough Fair » fait référence à la « foire de Scarborough », un lieu de rencontre pour les marchands qui y venaient de toute l’Angleterre.

Les paroles de cette version moderne sont semblables à de nombreuses autres versions populaires aux XVIIIe et XIXe siècles qui mentionnent également la « chemise de batiste » (tissu inconnu en Angleterre avant le XVIIIe siècle) et situent l’histoire dans d’autres lieux que la foire de Scarborough. Les expressions « Parsley, sage, rosemary and thyme » ou « true lover of mine » apparaissant certainement vers la fin du XVIIIe siècle, puisqu’elles n’apparaissent pas sur les manuscrits antérieurs1.

Ces chansons semblent inspirées par de vieilles ballades écossaises, ayant le même thème des tâches amoureuses impossibles, et notamment The Elfin Knight, une ballade écossaise de vingt versets collectée vers 1670, avec la même structure que Scarborough Fair. Dans cette ancienne ballade, un elfe exige les mêmes tâches impossibles (chemise sans couture) pour épouser la femme ; celle-ci répond par une liste de tâches impossibles que l’elfe doit d’abord réaliser.

À mesure que la chanson se répandit, elle fut adaptée, modifiée, réécrite, au point qu’à la fin du XVIIIe siècle il en existait des douzaines. Seules quelques-unes se chantent encore aujourd’hui. La référence à la traditionnelle foire de Scarborough date des versions du XIXe siècle. Le refrain a peut-être été emprunté à la ballade Riddles wisely expounded, dont la trame est similaire. D’autres versions font référence à d’autres foires que celle de Scarborough, comme celles de Whittingham, Cape Ann entre Berwik et Lyne. De nombreuses versions ne mentionnent aucun nom, et portent un titre générique : The Lovers’ Tasks, My Father gave me an Acre of Land, etc.

La version de Simon and Garfunkel en case 18 de notre calendrier de l’Avent.

Les quatre strophes ci-dessous sont celles popularisées par le duo Simon and Garfunkel dans leur album Parsley, Sage, Rosemary and Thyme (1966), et par le film de Mike Nichols Le Lauréat (The Graduate, 1967).

Dans ces quatre strophes, toutes les demandes de tâches impossibles émanent de l’homme et s’adressent à la femme. La deuxième et la troisième sont prises dans la section féminine de la chanson et « masculinisées ». La quatrième est la reprise de la première. À noter aussi que, dans cette version, on entend les paroles d’une autre chanson, anti-guerre (Canticle), se superposer en canon aux paroles traditionnelles.

Anglais

Are you going to Scarborough Fair?
Parsley, sage, rosemary and thyme,
Remember me to one who lives there,
She once was a true love of mine.

Tell her to make me a cambric shirt,
Parsley, sage, rosemary and thyme,
Without no seam nor needle work,
Then she’ll be a true love of mine.

Tell her to find me an acre of land,
Parsley, sage, rosemary and thyme,
Between the salt water and the sea strands,
Then she’ll be a true love of mine.

Tell her to reap it in a sickle of leather,
Parsley, sage, rosemary and thyme,
And to gather it all in a bunch of heather,
Then she’ll be a true love of mine.

Are you going to Scarborough fair?
Parsley, sage, rosemary and thyme,
Remember me to one who lives there,
She once was a true love of mine.

Français

Allez-vous à la foire de Scarborough ?
Persil, sauge, romarin et thym,
Parlez de moi à quelqu’un qui vit là-bas,
Elle fut autrefois mon grand amour.

Qu’elle me confectionne une chemise de batiste,
Persil, sauge, romarin et thym,
Sans couture ni travaux d’aiguille,
Alors, elle sera mon grand amour.

Qu’elle me trouve une acre de terre,
Persil, sauge, romarin et thym,
Entre l’eau salée et le rivage,
Alors, elle sera mon grand amour.

Qu’elle la moissonne avec une faucille de cuir,
Persil, sauge, romarin et thym,
Et lie sa moisson d’une brassée de bruyère,
Alors, elle sera mon grand amour.

Allez-vous à la foire de Scarborough ?
Persil, sauge, romarin et thym,
Parlez de moi à quelqu’un qui vit là-bas,
Elle fut autrefois mon grand amour.

18

Scarborough fair (Simon & Garfunkel – 1966)


Alors là, je n’ai trouvé que peu de matière sur le titre de la case 19 de notre calendrier de l’Avent.

Malgré tout Wikipédia offre un article sur son compositeur Valéry Gravilin (forcer la traduction en français proposée par Google Translate) et on trouve sur YouTube une vidéo sur la danse n°1 des Danses villageoises (Tiriri).

19

Tsiriri (Valéry Gavrilin – Danse villageoises n°1)


C’est Juliette Noureddine que vous découvrirez dans la case 20.

Si vous voulez en savoir davantage sur cette artiste sa page Wikipédia vous donnera plein d’informations utiles sur sa vie et sa carrière.
Ne ronflez pas !

20

Tu ronfles (Juliette Noureddine)


Pour Patrick, nous l’avons chanté hier pour Patrick, avec une émotion et une intensité toutes particulières.

Comment une pièce, au sein d’une opérette en 2 actes et 20 tableaux d’après un livret de Raymond Vincy et la musique de Francis Lopez, représentée pour la première fois à Paris au théâtre du Châtelet, le 17 décembre 1955, peut-elle véhiculer une telle charge affective ?

Je ne connais pas le livret de Méditerranée mais serais curieux de le lire.

En attendant de découvrir la case 21 nous pouvons réentendre Tino Rossi interpréter Vierge Marie, et pour compléter une conversation tenue hier, nous dire que les bifurcations de nos vies tiennent parfois à peu de choses, pour preuve ce que j’ai découvert dans Wikipédia.

« En 1932, à Marseille, alors qu’il arpente avec son père la rue Saint-Ferréol, son attention est attirée par une pancarte sur la devanture d’un magasin : « Enregistrez votre voix pour cent sous ».

Tino enregistre ainsi un disque en fer blanc qu’il destine à sa mère.

Un représentant de la maison de disques Parlophone, présent dans la boutique, l’entend et l’invite à Paris pour enregistrer, moyennant 1 000 francs, son premier vrai disque (qui sera aussi le premier disque de chansons corses jamais gravé puisqu’il comprend O Ciuciarella et la berceuse Nini-Nanna). »

21

Vierge Marie (Méditerranée – 1955))


L’Échelle de Jacob

Ce récit biblique m’ a toujours laissé perplexe et les explications des clercs n’ont rien arrangé.

Alors, de deux choses l’une, il faut choisir.

Que Jacob, dans la nuit où il reçut sa vision, ait trop forcé sur le pavot de Palestine, est une opinion qui, quoique respectable, ne m’intéresse pas, car elle met un point final au débat et ne permet pas de poursuivre, d’aller plus loin.

En revanche, accepter la réalité de la vision, condamne à essayer d’en déceler un sens profond, initiatique.

Alors je serais tenté de me servir des lumières du Nouveau Testament pour éclairer les obscurités de l’Ancien.

Jésus n’a t-il pas dit (Jean 14, 1-12) « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi » ?

Alors considérant que l’on ne parviendra pas à l’état christique, d’un seul coup d’un seul, et qu’il faudra essayer et réessayer, encore et encore, et qu’une vie entière n’y suffira pas, ne pourrait-on imaginer que ces anges, montant et descendant sans cesse, figurent nos propres aller-retours entre Ciel et Terre ?

Cela n’est qu’une réflexion personnelle mais si vous considérez attentivement et entre les lignes, les paroles de Jacob’s ladder, vous verrez qu’elles sont en phase avec cette interprétation.

En tous cas nous dégageons une belle énergie, et même une formidable et émouvante énergie propre à nous propulser tout en haut de l’échelle !

À demain pour la case pénultième.

22

Jacob’s ladder ( chant spirituel afro-américain – 1750)


Le cercle sera-t-il brisé ?

Dans la version d’origine (1907) le cercle fait référence à une famille brisée par le décès de la mère et les chanteurs demande à Dieu de réparer la famille.

Le titre a été maintes fois repris et arrangé mais il faut reconnaître que, malgré les paroles lourdes de sens et empruntes de tristesse, sa dynamique est loin d’en faire un hymne tourné vers le deuil et le chagrin mais plutôt une affirmation éclatante de la victoire de la vie sur la mort, de l’espérance sur l’accablement.

Libérez avec précaution l’énergie contenue dans la case 23, elle pourrait, telle une bourrasque, vous emporter au loin !

Et puis préparez vous, dans le recueillement, à accueillir demain la surprise étonnante de la case 24.

23

Will the circle be unbroken ? (Habershon – Gabriel -1907)


Vingt-trois titres, j’avais vingt-trois titres pour mon calendrier de l’Avent et pas un de plus !

D’ailleurs c’est ce nombre 23 qui m’en avait donné l’idée !

Mais un calendrier de l’Avent sans case 24 c’est n’importe quoi, et en tous cas décevant et propre à attirer les railleries.

D’aucun aurait pu dire que j’avais une case de vide !

Je retournais sans cesse ce problème dans ma tête et cela devenait une obsession.

Et puis une idée m’est venue, celle d’appeler un de mes amis, travaillant au CNC, le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée pour lui exposer mon problème et savoir s’il pourrait me trouver quelque chose de pertinent à glisser dans ma case 24.

Quelques jours plus tard, à la vue du numéro qui s’affichait sur mon portable, j’eus le pressentiment qu’une bonne nouvelle était en chemin.

« Thierry, je pense t’avoir trouvé quelque chose qui devrait te convenir. Tu ne le sais peut-être pas, mais une jeune soprano est venue chanter à Saint Rambert, il y a exactement un quart de siècle, et j’ai retrouvé l’enregistrement qui en avait été fait à l’époque. Je te l’envoie, tu pourras juger ».

Et alors là, en écoutant l’enregistrement et en lisant le nom de l’interprète j’ai failli tomber de ma chaise.

J’étais face à une de ces synchronicités dont parle Jung, à une de ces coïncidences signifiantes qui laissent songeur et muet devant le mystère.

En effet la jeune soprano de l’époque était revenue, exactement vingt-cinq ans plus tard, honorer de sa présence la célébration des cinquante ans de la Chorale, et de plus, ce qu’elle avait interprété, en 1999, évoquait à merveille l’ambiance de la nuit de la Nativité, et pouvait donc rentrer dans la case 24.

Que vous adhériez ou non à mon interprétation et à mon évocation de l’inconscient collectif, je vous souhaite un Bon et Joyeux Noël, et comme l’on disait jadis,

« et Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté.« 

24

La Clochette (Folklore russe – Cécile Grolet – 1999)

Et Paix sur la Terre aux Hommes de Bonne Volonté